lundi 8 juillet 2013

Croissance - Principe n° 2 — Croissance du bénéfice par action

Précédemment, nous avions dit que l’approche « Better Investing » est basée sur le postulat suivant :

À long terme, 
une hausse des ventes est un facteur qui génère 
une hausse du bénéfice par action qui est, à son tour, un facteur qui génère 
une hausse de la valeur des actions de la compagnie. 
On a regardé les ventes de Buckle puis de celles du Groupe Jean Coutu pour voir si les ventes (la base de toute hausse de valeur des actions) progressaient.

Maintenant, il nous faut examiner la deuxième marche de la croissance.

Principe n° 2 — Croissance du bénéfice par action

Puisqu’une hausse des ventes devrait engendrer une hausse du BPA, on devrait voir une hausse du BPA similaire à celle des ventes.

Regardons Dell.
On notera tout de suite une plus grande irrégularité du bénéfice par action. Par exemple, en 2006, malgré une hausse des ventes, le bénéfice par action a chuté drastiquement. Une autre chute a eu lieu en 2008 malgré le fait que les ventes soient presque identiques à celles de 2007. Finalement, la chute du BPA en 2009 s’explique mal : les ventes ont chuté entre dix et quinze pour cent alors que le BPA chutait de plus de quarante pour cent !
Donc, à tout considérer, même si globalement le bénéfice par action est en hausse, son imprévisibilité est telle que savoir où le BPA sera dans cinq ans est impossible.

Note : Ces différences entre le BPA et les ventes sont très fréquentes dans les premières années d’une compagnie. C’est une autre des raisons qui nous font mettre de côté les compagnies qui ont moins de dix ans. Dans une compagnie plus mature, ces variations sont indicatrices de problèmes sérieux.

Regardons maintenant une compagnie en contrôle de sa croissance : Wal-Mart.
Ici on voit une belle progression régulière, tant des ventes que du BPA, avec une correction entre 2007 et 2010. On peut voir que, malgré les difficultés, la direction a su ajuster son cap et maintenir environ la même croissance. En réalité, le taux d’appréciation du BPA est supérieur à celui des ventes. C’est bon signe, car cela indique que la compagnie a réussi à extraire beaucoup plus de bénéfices qu’auparavant.

Par contre, il faut comprendre que tôt ou tard et, quelle que soit la compagnie, le taux de progression du BPA rejoindra le taux de hausse des ventes. Une compagnie ne peut pas faire toujours plus d’argent indéfiniment sans devoir changer ce qu’elle vend.

Finalement, examinons une (trop) jeune compagnie pleine d’ambition : Tesla Motors.
La jeunesse de la compagnie nous saute aux yeux de plusieurs façons : absence de données de vente et de bénéfice par action avant 2007, augmentation des ventes avec une chute du BPA, comportement erratique des deux facteurs étudiés.

Il est trop tôt pour prédire quoi que ce soit sur la compagnie Tesla.

Donnons-lui le temps de s’installer et nous verrons dans 10 ans si elle mérite notre attention.

Comme le dit Warren Buffet :
Le temps est l’allié des belles entreprises et l’ennemi des médiocres.


Résumé

À ce point-ci, nous avons vu les deux critères pour examiner la croissance d’une compagnie. L’essentiel se trouve dans ce qui a été dit jusqu’à ce point. Comme vous avez pu le constater, c’est relativement simple. Le point à ne pas oublier c’est qu’il faut s’assurer de la hausse et de la régularité des ventes et du bénéfice par action. La valeur de l’action dérive de ces hausses contrôlées.

Dans notre prochain message, nous commencerons à examiner la qualité d’une compagnie.

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