vendredi 19 septembre 2014

14 mois plus tard

La dernière fois que j'ai écrit, je donnais un statut sur l'état de mes placements. Après 14 mois sans donner de nouvelles, il est temps que je donne un nouveau statut.

J'ai ajouté quatre nouvelles compagnies à mon portefeuille et me suis départi de deux autres. En résumé, les 13 derniers mois ont été assez favorables.

Les disparitions

Deux compagnies ne sont plus là:
- Petroleo Brasileiro
- Paladin Labs

Petroleo Brasileiro m'a exaspéré. Toutes les compagnies de pétrole font de l'argent sauf celles que je choisis. (C'est la troisième et la dernière fois que j'en achête!) Après avoir perdu plus de 30%, j'en ai eu marre et m'en suis départi. Bon débarras!

Paladin Labs a été ma fierté. Début 2014, Endo Pharmaceuticals annonce son intention d'acheter Paladin Labs. Le marché s'emballe et la valeur de Paladin Labs double en 48 heures. J'examine rapidement Endo Pharma afin de voir si je veux garder leurs actions ou si je préfère vendre. Non satisfait de la stabilité d'Endo, je décide de vendre et de faire un confortable 243% de profit. Seule ombre à mon succès est que je découvre que si j'avais attendu un peu plus longtemps, j'aurais pu faire presque 1000% de profit. Je me console en me disant que c'est le meilleur profit que j'ai fait de toute ma vie, non pas sur le hasard pur, mais sur une sélection attentive de la compagnie à acheter. La prochaine fois je serai plus patient.

Les nouveautés

Les nouvelles acquisitions sont (sans aucun ordre particulier):
- Costco (COST) : le géant de l'alimentation bien connu ici.
- Medifast (MED) : un manufacturier/distributeur de produits de contrôle du poids
- China Automotive Systems (CAAS):producteur de matériel automobile de Chine
- MTY Food Group (MTY) : restauration rapide (Vieux Duluth, Croissant plus, Sushi Shop...)

On peut donc résumer l'année suivante avec ce tableau:

(En couleur, les variations depuis un an; en gris, les variations depuis les trois derniers mois.)

Répartition

La répartition des industries du portefeuille me plait sensiblement. Je vais continuer à diversifier un peu dans les prochaines années mais devrait sensiblement garder la même répartition.



Travaillez bien, faites vos recherches, parlez moi de vos succès ou de vos échecs.

À la prochaine fois.


ATTENTION
Rappelez vous de 
TOUJOURS faire vos propres recherches
AVANT d'investir.
Par conséquent, ce blogue ne constitue nullement
une suggestion ou une recommendation d'achat
de quoique ce soit.


mercredi 31 juillet 2013

Intermède de vacances

La beauté de l'approche BetterInvesting est qu'on se fie à la valeur des compagnies et de leurs dirigeants pour investir. On regarde leur feuille de route et, à moins qu'il y ait un changement majeur, le passé est garant de l'avenir.

Le compagnies imprévisibles continuent d'être imprévisibles; les prévisibles devraient continuer a être prévisibles. Les bonnes administrations continuent à bien administrer et les moins bonnes continuent à tenter de faire leur possible.

Les variations du marché sont aussi volatiles qu'il y a d'investisseurs. Si on a bien fait nos devoirs, on ne devrait pas avoir à se soucier des variations quotidiennes. Ces variations devraient être décevantes, bonnes ou, parfois, excellentes.

C'est le cas aujourd'hui.

Voici le rendement de mon portefeuille tel que je le publiais le 2 juillet dernier.

Rendement honorable, compte tenu de mes nouveaux achats du moment: PBR, CHRW, HTHT et ECHO...

Depuis, je me suis entiché d'une nouvelle compagnie INVN qui fabrique des gyroscopes qu'on retrouve dans les téléphones cellulaires et les manettes de jeu comme celles de la Wii.

En vacances, je regarde distraitement mon portefeuille. PBR s'améliore mais lentement. Le reste progresse à bonne vitesse.

Mon oeil se porte sur mon "bébé", INVN : stupeur, joie et plaisirs.

Comme vous pouvez le voir, il y a des fois ou la réalité dépasse nos rêves les plus fous.

La prochaine fois j'aurai sans doute (hélas) une histoire moins belle à vous montrer. Ce sera surement d'ici Noël.

En attendant, je retourne me baigner!




jeudi 25 juillet 2013

Le bon prix d'achat et de vente

Nous avons vu précédemment que le ratio cours/bénéfice (RCB) variait d'un extrême à l'autre au cours d'une année.

Nous avons aussi vu comment nous pouvons tenter d’extraire une tendance du ratio en établissant une « fourchette » de ce que nous croyons vraisemblable pour ce ratio.

C’est en basant sur cette fourchette de RCB que nous pouvons déterminer quand acheter, ne rien faire ou vendre ses actions.

Acheter, attendre puis vendre

Si chacun est libre d’établir ses points limites, voici les deux approches les plus courantes.

La première (dite « 25-50-25 » ou « du quart ») divise la fourchette en quatre parties égales, mais dont les deux parties du centre signifient « attendre » alors que la première et la dernière sont « acheter » et « vendre » respectivement.

L’autre approche (qu’on appelle aussi « du tiers ») est plus permissive, car elle sépare également les trois étapes.
 C’est bien beau, mais... comment est-ce qu’on s’en sert?



Utilisation du RCB comme base de référence

Dans l’exemple que nous avions pris le 19 juillet 2013, nous avions établi que le RCB de Métro Richelieu semblait normalement varier de 9,10 à 12,90.

Donc en appliquant la méthode du 25-50-25, on devrait acheter lorsque si notre ratio cours-bénéfice est entre 9,10 et 10,05; attendre lorsque son ratio cours-bénéfice est entre 10,05 et 11,95; puis vendre lorsque le RCB dépasse 11,95.

Suivant la méthode du tiers, on devrait acheter lorsque si notre RCB est entre 9,10 et 10,37; attendre lorsque le RCB est entre 10,37 et 11,63; puis vendre lorsque le RCB dépasse 11,63.

La raison étant que si, par exemple, le prix était 150 $, pour avoir un RCB assez bas pour que le prix de l’action soit intéressant (disons 10 par exemple), il faudrait que le bénéfice par action soit de 15 $ (BPA = cout / RCB donc BPA = 150 $ / 10 = 15 $).

La façon rapide de vérifier si l’action est à un niveau prometteur est donc de vérifier le niveau du RCB pour la journée. Le 25 juillet 2013 à la fermeture des marchés, le RCB de Métro Richelieu était de 9,31, donc dans la zone d’achat.

Utilisation du prix comme base de référence

Puisqu’on sait que le ratio cours/bénéfice est le cours de l’action divisé par son bénéfice par action,  on peut donc trouver le cours de l’action correspondant à RCB et un BPA donné.

BPA ($) x RCB = cours ($)

En utilisant le RCB précédent et sachant que le BPA est, au 24 juillet 2013, de 7,83 $, on obtient donc les cours limites suivants:
Donc, puisque le 24 juillet 2013 à la fermeture des marchés le prix de l’action de Métro Richelieu était de 72,91 $, on pourrait considérer que son prix était dans la zone « ACHETER ».

ATTENTION : Nous tenons simplement à vous rappeler que ceci n’est nullement un avis professionnel et que vous devez toujours faire vos propres recherches afin de tirer vos conclusions.


Quand vendre?

Évidemment, quand on achète des actions, c’est qu’on a l’intention, un jour, de les vendre et de faire un profit. Facile me direz vous, il suffit de regarder si le RCB ou le cours actuel est dans la section en rouge!

Sauf que le cours de la bourse varie quotidiennement et que l’entreprise évolue avec le temps.

Je suggère donc deux mesures afin de limiter les (mauvaises) surprises:

  1. Chaque année, refaites votre étude complète pour les compagnies que vous possédez. Ça vous permettre d’ajuster vos prévisions et vos attentes face à vos compagnies et peut-être changerez-vous d’idée.
  2. Lors de cette année, imprimez votre table de RCB ou de cours comme les tableaux ci-dessus et vérifiez régulièrement (une fois par jour, semaine, mois, trimestre ou semestre, selon vos craintes) ou se trouve le RCB ou le cours de votre compagnie par rapport à votre tableau.
Note : Si vous avez fait vos devoirs correctement, vous ne devriez pas à vérifier vos calculs plus qu’une fois par année. Personnellement, je trouve cela suffisant...



lundi 22 juillet 2013

Projection future du revenu et du bénéfice par action

"Les prédictions sont très difficiles, en particulier celles concernant l'avenir." --Niels Bohr

Toutes les recherches que nous avons faites ne servent à rien si l'on n'a pas l'intention de les appliquer. Le moyen de les appliquer consiste à acheter des actions de compagnie de qualité et de profiter de leur croissance pour faire un profit.

Mais comment pouvons nous évaluer quelle sera la croissance dans cinq ans ou dix ans?


Question d’intérêt à décomposer

Premièrement, il faut comprendre ce que certains appellent « la plus grande force de la nature » : l’intérêt composé.

Si vous déposez 1 $ à la banque à 15 % d’intérêt, après un an vous aurez 0,15 $ d’intérêt. Vous l’encaissez et l’année d’après vous avez un autre 0,15 $ et ainsi de suite. Après cinq ans, vous aurez 1,75 $. C’est l’intérêt simple ou linéaire.

Pour l’intérêt composé, au lieu de retirer vos intérêts chaque année, vous les laissez jusqu’à la date finale, cinq ans plus tard. Alors, surprise, vous retirez 2,01 $ ! Évidemment vous aurez compris que le fait de laisser votre argent à la banque au lieu de le retirer chaque année a multiplié votre rendement.

Ce tableau résume bien la différence entre l’intérêt linéaire et l’intérêt composé.
Ce même tableau veut aussi dire que vous pouvez prédire les revenus d’une compagnie ou son futur bénéfice par action si vous connaissez le taux d’accroissement de ses revenus ou de son BPA.

Revenu futur

Voyons les ventes de Métro Richelieu entre 2003 et 2012. 

On se rend compte qu’entre 2005 et 2006, un évènement s’est produit qui leur a permis de doubler leurs revenus annuels. (En aout 2005, Métro se portait acquéreur de A&P Canada et doublait presque son nombre d’épiceries au Canada.)  À part cet évènement ponctuel, on se rend compte que le rythme d’augmentation des ventes semble passablement constant.  

Un examen plus attentif des revenus nous permet d’estimer la hausse moyenne annuelle de revenus. En procédant comme on a fait pour le RCB, c’est-à-dire en éliminant les « anomalies » de 2005 à 2007, on en vient à une moyenne calculée de 3 %, soit légèrement supérieure à la moyenne des cinq dernières années de 2 %. 
Personnellement, je choisirai donc cette hausse moyenne des ventes de 3 % comme projection pour les cinq prochaines années. Donc, en ajoutant ce 3 % de hausse pour les cinq prochaines années, j’obtiens ces revenus projetés jusqu’en 2017.

Donc, rapporté sur un graphique, on obtient une projection que je qualifierai de probable et prudente des ventes de Métro Richelieu pour les prochains cinq ans.

Si l’on croit que Métro sera capable d’optimiser ses systèmes et d’augmenter ses ventes d’ici cinq ans, on ajustera à la hausse les projections de ventes de 13 924 milliards de dollars pour 2017.

Bénéfice par action futur

Les ventes croissant devant mener un bénéfice par action croissant, nous répétons le processus expliqué plus haut en utilisant cette fois-ci le bénéfice par action (BPA).
 On peut voir ici que l’exercice sera plus compliqué pour le BPA qu’il l’était pour les ventes, car, si les ventes progressaient de façon régulière et prévisible, le bénéfice par action varie beaucoup plus d’une année à l’autre.

Néanmoins, visuellement du moins, une tendance semble se présenter par elle même : de 12 % à 14 % de hausse. Maintenant, sachant qu’une compagnie ne peut pas augmenter pendant longtemps son bénéfice par action plus qu’elle n’augmente ses ventes, je vais encore diminuer son BPA. Je lui accorderai une hausse de BPA de 11 %, ce qui demeure une hausse plus qu’admirable, mais pas impossible, comme Métro Richelieu l’a prouvé par le passé. 

Nous considèrerons donc que, si la tendance se maintient, Métro Richelieu devrait voir son bénéfice par action passer de 4,84 en 2012 à environ 8,16 $ en 2017.
En transposant ces chiffres sur un graphique, nous voyons que cela ne semble pas si incroyable que ça...

Voyons maintenant ce que nous savons.

Résumé


  1. Les ventes amènent une hausse du bénéfice par action qui à son tour amène une hausse du cours de l’action.
  2. On a vu comment examiner si les ventes sont prévisibles et en pleine croissance.
    • Une jeune compagnie aura une croissance plus vigoureuse qu’une compagnie bien établie.
  3. On vient de voir comment on peut prévoir des ventes futures (dans une certaine limite).
  4. On a aussi vu comment examiner si le bénéfice par action est aussi prévisible et en pleine croissance.
  5. On vient de voir comment on peut prévoir ce BPA futur (toujours dans une certaine limite.
    • À long terme, la pourcentage de hausse du BPA tend à être le même que le pourcentage de hausse des ventes.
  6. On a vu quatre signes de bonne gestion de la compagnie :
    • Dette : Toujours comparer à la compétition. Idéalement inférieure, stable ou variations contrôlées sinon cherchez pourquoi. 
    • Ratio dette / capital. Toujours comparer à la compétition. Idéalement inférieure, stable ou variations contrôlées sinon cherchez pourquoi. 
    • Marge de profit. Toujours comparer à la compétition. Idéalement supérieure, stable ou hausse contrôlée sinon cherchez pourquoi. Une hausse soudaine peut cacher une braderie de l’actif.
    • Ratio de rendement des capitaux propres. Toujours comparer à la compétition. Idéalement supérieure, stable ou hausse contrôlée sinon cherchez pourquoi.
  7. On a vu le ratio cours-bénéfice et sa fourchette qui nous indique comment les autres considèrent la valeur de la compagnie.
Dans notre prochain message, nous utiliserons le ratio cours bénéfice pour regarder si le prix actuel de la compagnie est assez alléchant pour qu’on veuille y investir notre argent et combien devrait valoir notre investissement dans cinq ans.



samedi 20 juillet 2013

Le ratio cours/bénéfice

Maintenant que nous avons vu comment examiner la croissance et la qualité des compagnies, il reste à savoir si le prix actuel est un bon prix ou pas.

Le ratio cours/bénéfice 

Le ratio cours/bénéfice (RCB, nommé PERPE ratio ou profit/earnings ratio en anglais) est le rapport entre le cours d’une action et le bénéfice attendu.
Le RCB représente le montant que les acheteurs sont prêts à payer pour que leur action leur rapporte un dollar.

Donc, pour calculer le RCB on prend, pour chaque année qu’on veut examiner, on prend le prix maximal que les actions ont eu cette année-là et l’on divise le tout par le bénéfice par action de la même année. Ensuite, on répète l’opération avec le prix le plus bas que l’action a eu cette année-là. Ça nous donne la fourchette de prix que les gens étaient prêts à payer cette année-là, étant donné le BPA que la compagnie faisait alors.

Heureusement pour nous, le RCB minimum (RCB min) et le RCB maximum (RCB max) sont généralement fournis automatiquement pour chaque action cotée en bourse.

Attention: une action n’ayant pas de bénéfice (donc BPA ≤ 0.00 $) n’aura pas cette année-là de RCB...

Prenons une compagnie et examinons son RCB.


À vue d’œil, on remarquera que le RCB max de 2005 semble exceptionnellement élevé. On remarquera aussi que le RCB min de 2006 et 2007 est plus haut que les autres années alors que celui de 2008 est à son plus bas.

En fait, mis sous forme de graphique, les variations seront encore plus facilement visibles.

Comme on essaie d’estimer la fourchette de valeur probable de l’action, on va essayer de se fermer les yeux sur ce qui nous semble être une anomalie plutôt que la norme.

C’est ici que la technique disparait et que l’art apparait. Vous pouvez décider de faire comme aux Olympiques et de supprimer les deux plus élevés et les deux plus bas et garder le reste pour évaluer la tendance globale.

Certains vont préférer n’utiliser que les RCB des cinq dernières années, car souvent plus représentatifs de la tendance actuelle.

D’autres préfèreront conserver toutes les données comme étant une image non biaisée de la réalité.

Vous pouvez aussi choisir arbitrairement d’éliminer ceux qui ne font pas assez « tendance » comme dans le graphique ci-dessous. Dans ce cas, j’élimine les RCB plus élevés que la normale et je garde le 8,2 de 2008, car il demeure relativement semblable aux deux suivants.



Donc, après avoir « choisi » les données que je garde, j’en arrive avec la tendance suivante :

Maintenant, on peut voir plus facilement que le RCB maximum est généralement aux alentours de 12.9 alors que le RCB minimum se situe plutôt près de 9.1 comme le montre le calcul de la moyenne correspondant à ces données.

Une fois dégagée la tendance pour l’action de la compagnie que nous examinons, il nous faut la comparer à la tendance de la compétition pour savoir si cette action se vend à un prix comparable à la compétition.

Dans le cas de l’action examinée précédemment, puisqu’il s’agissait d’une entreprise qui travaille dans l’épicerie de détail, Métro Richelieu. Une vérification nous montrera que dans le secteur de l’épicerie de détail, le RCB varie en moyenne de 12 à 19. Un RCB de 9 à 13 est donc un ratio très bas. (À titre de comparaison, Loblaws à son RCB qui oscille entre 13 et 18...)

Donc à notre question à savoir si le prix actuel est un bon prix d’achat nous devons diviser le cours de l’action par son BPA. À la clôture du marché du 19 juillet 2013, l’action de Métro se négociait à 72,48 $ et avait un BPA de 7,83 $.

Si l’action répondait à nos six principes que nous avons présentés précédemment, alors, comme le RCB de 9,26 est près de notre RCB min estimé de 9,1, nous pourrions sérieusement considérer l’action comme faisant partie des achats potentiels. Si le RCB actuel avait été près de 13, le prix aurait été sans doute trop élevé pour qu’on ait une chance de faire un profit avec l’action.

ATTENTION : Ceci n’est en aucun cas une recommandation d’achat. Vous devez toujours faire vos propres recherches.


Conclusion

Ayant estimé que le ratio cours/bénéfice « normal »  devant être entre 9,1 et 12,9 on sera, dans notre prochain message sur l’estimation, capable d’estimer la valeur future de l’action pour un bénéfice par action donné.

Ce qu’il reste au programme pour les prochaines semaines :

  • Estimation de l’évaluation du revenu et du bénéfice par action
  • Détails sur ce qu’est un bon prix d’achat ou de vente
  • Où trouver les informations pour effectuer nos propres recherches
  • et beaucoup d’autres commentaires, clarification, exemples, éclaircissements et questions

jeudi 18 juillet 2013

Qualité - Principe n° 5 & 6 – La dette et le ratio dette / capital

Les deux dernières mesures de la qualité de l'administration se font en examinant la dette et... celle de la compétition.

L'examen de la dette est plein de subtilités qu'il est difficile de résumer ici. Je vais néanmoins faire de mon mieux et vous demanderai d’utiliser votre bon jugement qui est souvent contre-intuitif.

Généralement, les compagnies contractent une dette pour les aider à atteindre leur objectif. Certaines industries ont plus recours à l’endettement que d’autres. Par exemple, les banques ont environ 65 % de dettes alors que les industries pétrochimiques ont un ratio d’environ 10 %.

D’autre part, une jeune compagnie aura plus souvent des dettes que des compagnies établies depuis longtemps

Si souvent la dette va osciller légèrement au fil du temps, il faudra porter attention quand elle affiche un changement brusque et marqué. Une dette devrait, idéalement, diminuer avec le temps ou être nulle. Quand elle augmente, on doit se demander : pourquoi ?

Dette

Voici la dette d’Alimentation Couche-Tard. On se rend compte tout de suite que sa dette est toujours demeurée entre 500 millions et un milliard de dollars de 2003 à 2011. Puis, en 2012, la dette fait un bon de presque trois-milliards de dollars. Pourquoi ? Est-ce raisonnable ou est-ce une fuite des capitaux due à une mauvaise gestion ?

L’explication de la dette se trouve à la page trois de la présentation de Couche-Tard sur l’acquisition de Statoil Fuel & Retail, le géant scandinave des dépanneurs (boutiques de station-service) qui a plus de 2300 points de vente. L’achat a couté un peu moins de trois milliards de dollars...  (Voyez leur présentation au besoin.)

À ce point-ci, il demeure que vous devez juger de la pertinence de cet achat et de la justesse du prix payé. Je ne m’y connais pas en gestion des dépanneurs, mais puisque Statoil semble avoir un modèle d’affaire semblable à celui de Couche-Tard et que l’achat a été fait dans le but d’augmenter les revenus, l’achat me semble être logique, voire légitime.

Voici un autre exemple avec Honda, Ford et Tata (qui, entre autres, a racheté en 2008 la marque Jaguar de Ford qui l’avait lui-même acheté en 1990).
Évidemment, si on sait que Tata a le cinquième des ventes de Ford ou Honda (qui sont relativement comparable), le graphique prend soudainement une tout autre dimension. Honda a des revenus cinq fois supérieurs à Tata, mais a une dette seulement quatre fois plus grande. D’autre part, Ford et Honda étant équivalents en taille, la dette de Honda est la moitié de celle de Ford ou de la moyenne de l’industrie.

Donc, si ce n’était de la dette en hausse constante depuis 2003, Honda aurait un taux d’endettement idéal. Maintenant, à cause de la hausse de leur endettement et de la baisse de celle de Ford, je me demande si Ford ne sera pas en meilleure posture que Honda dans 5 ou 10 ans.


Ratio dette/capital

Maintenant, revenons à Couche-Tard. Quand on regarde le ratio dette/capital de Couche-Tard à celui de Kroger (géant américain qui se cache sous les bannières City Market, Dillons, Jay C, Food 4 Less, Fred Meyer, Fry’s et plusieurs autres) ou même à l’industrie en général, on se rend compte que la position de Couche-Tard est plutôt enviable.

On peut voir que, malgré sa récente dette record, Couche-Tard demeure moins endettée que la compétition. On peut aussi voir que depuis le krach boursier de 2007-2008, Couche-Tard a diminué sa dette alors que les autres l’ont légèrement augmentée. C’est son endettement très bas de 2010-2011 qui a permis Couche-Tard de convaincre les banquiers de délier les cordons de leur bourse et d’accorder un prêt pour leur permettre d’acheter Statoil. Donc après avoir acquis Statoil et augmenté le nombre de points de vente du tiers, Couche-Tard demeure moins endetté que sa compétition et en excellente position pour l’avenir.

Résumé

  • Toujours comparer la dette d’une compagnie à celle de sa compétition. Certaines industries ont besoin de plus de dettes que d’autres.
  • Une jeune/petite entreprise aura souvent une dette plus élevée jusqu’à ce qu’elle prenne son altitude de croisière. Une entreprise plus grosse/mature aura moins besoin d’emprunts pour financer ses activités.
  • Favoriser les entreprises stables ou dont la dette diminue sinon, chercher une bonne raison qui explique la hausse, particulièrement si la hausse est sévère. (Se rappeler ici la hausse constante depuis 2003 de Honda vis-à-vis la hausse-surprise de Couche-Tard.)

dimanche 14 juillet 2013

Qualité - Principe n° 4 – Ratio de rendements des capitaux propres

ROE (Return On Equity en anglais)

Ce principe utilise un ratio qui compare encore les profits, mais par rapport à la valeur nette de l’entreprise.

ventes ($) – couts ($) = profits ($)
profits ($) ÷ valeur nette ($) = Ratio de rendement des capitaux propres (%)

Ce ratio indique la performance étant données les conditions existantes.

Un ratio élevé indique que l’accroissement de la valeur de la compagnie se fait plus rapidement que lorsque le ratio est plus bas. Par exemple, un ratio de 10 % indique qu’un dollar investi augmentera de 10 ¢ la valeur de la compagnie alors qu’un ratio de 20 % indiquera que ce même dollar investi augmentera la valeur de la compagnie de 20 ¢.

Encore une fois, ce ratio est intéressant lorsque comparé à la compétition ainsi qu’au secteur de l’industrie de la compagnie examinée. On vise donc, au pire, une tendance similaire à la compétition et, au mieux, une tendance supérieure.

Exemples


ScreenClip



Par exemple, on remarquera en examinant ce ratio que si BCE fait passablement mieux que l’industrie des télécommunications dans son ensemble, Rogers Communications domine nettement depuis 2008.






Voici maintenant deux compagnies que j’aime, Métro et Loblaws. Les deux offrent un ratio supérieur à l’industrie, mais on voit aisément que :
ScreenClip


  1. Métro a un ratio plus stable que Loblaws.
  2. Métro continue à offrir une meilleure performance que Loblaws en s’améliorant encore en 2012.






Finalement, comparons Microsoft à Oracle.

ScreenClip
On peut remarquer les points suivants

  1. Microsoft a une hausse fulgurante de son ratio, mais
  2. une irrégularité d’autant plus remarquable que Oracle est régulière.




Microsoft est parfois mieux que sa compétition, parfois pire... Comment se positionnera-t-elle l’an prochain?


Commentaire

Quand vous achetez des actions d’une compagnie, la direction donne-t-elle un retour sur le bénéfice net en hausse ou en baisse? Meilleur ou pire que celui de la compétition?


Pour moi, la régularité est reine, car ça nous permet d’avoir une meilleure confiance en l’avenir.

mardi 9 juillet 2013

Qualité - Principe n° 3 – Marge de profit

Nous avons vu que, pour faire de l’argent avec le marché boursier, il fallait investir dans « des compagnies de qualité en pleine croissance ».

Nous avons aussi vu que la croissance se regardait sous l’angle des ventes et l’angle du bénéfice par action. Le test est passablement visuel et assez simple à effectuer. L’expérience nous permettra d’affiner le test de croissance et de le mettre à notre gout.

Reste maintenant l’épreuve de la « qualité » de l’entreprise.

Qualité d’une entreprise = qualité de sa direction

Pour évaluer l’efficacité de la direction de l’entreprise à utiliser l’argent reçu des biens et des services rendus, nous devons regarder au profit perçu sur la vente; la marge de profit.

ventes ($) – couts ($) = profits ($)
profits ($) ÷ ventes ($) = marge de profit (%)

ScreenClipVoici, en noir, la marge de profit de Oil States International, une compagnie dans le domaine de l’énergie (pétrole, gaz naturel, charbon…)

ScreenClipÉvidemment, dans le domaine de l’industrie alimentaire, leur profit de 13 % en 2011 aurait été merveilleux alors que souvent la marge de profit de cette industrie se situe entre un et trois pour cent.





Malheureusement, on découvre que la compagnie faite d’un a cinq pour cent de moins de profits que le reste de l’industrie (en bleu)…

De plus, les nombreuses variations de la marge nous montrent que la direction a de la difficulté à offrir le même rendement année après année.












ScreenClip
Voici maintenant la marge de profit de Paladin Lab, un manufacturier pharmaceutique de Montréal. Nouvelle compagnie depuis 2002, on voit que les débuts ont été douloureux avant de se retrouver au même niveau que le reste de l’industrie de 2004 à 2009. Puis hausse spectaculaire de la marge de profit depuis 2010.


Mon avis sur la raison de la hausse est qu’en 2010, Paladin Lab a élargi son marché en s’attaquant à des marchés en Israël et Afrique du Sud via des investissements et partenariats avec SpelPharm et Pharmaplan. Ces partenariats ont donc permis de dégager de meilleures marges de profit.

Résumé

La marge de profit doit répondre aux critères suivants :
  1. La marge de profit doit être égale ou supérieure à la compétition.
  2. La marge de profit doit être stable OU
  3. elle doit s’améliorer.
Le prochain message parlera du quatrième principe : le taux de rendement des capitaux propres (ROE ou Return On Equity en anglais).

Intermède n° 1 - Considérations

Approches diverses de la bourse

Il existe plusieurs approches de la bourse.

  1. La première est celle qu'utilise trop souvent comme la première approche. C'est l'approche du "jouer son argent à la bourse". Elle est souvent passablement semblable à celle de la "spéculation boursière".
Jouer son argent à la bourse est mauvais signe. Si vous cherchez des émotions fortes, allez dans un casino et on vous donnera à boire pour le même prix.
Par ailleur, mettre de l'argent dans une jeune compagnie qui n'a pas fait ses preuves et à cause de votre impression ou celui de votre beau-père que la compagnie est promise à un bel avenir relève plus de la haute spéculation que sur de l'investissement proprement dit. Sur ce point, souvent, la spéculation revient à jouer à la bourse.
  1. La deuxième, qui est parfois celle qui a été utilisée contre nous lors de la première fois, est celle de BFS/STS (en anglais buy from sucker / sell to sucker) qu'ou pourrait traduire en français comme étant AAP/VAP (acheter à une poire / vendre à une poire).
Ici, on ne parle pas nécessairement de transactions malhonnètes mais bien de transaction honnêtes ou on convient de "débarrasser" quelqu'un de ses actions de valeur à un prix dérisoire pour se tourner vers un autre gogo à qui l'on fera une fleur en lui cédant à prix d'or ses actions sans valeurs.

Cette pratique devrait perdre de son importance alors que nous n'avons plus maintenant de documents papier représentant les actions possédées mais uniquement un numéro de référence chez un courtier en bourse.
  1. La troisième, celle que nous privilégions, est celle de l'investissement.
L'investissement, dans le sens que nous l'entendons, est dans le fait de posséder des actions aussi longtemps que nécessaire. C'est-à-dire, tant que les actions répondrons à nos normes de qualité et de croissance.

Évidemment, nous ne pouvons pas avoir toujours raison dans nos choix. Mais si vous possédez entre 10 et 20 actions de compagnies différentes, vous pouvez être sur qu'en suivant la méthode d'investissement de Better Investing vous aurez 3-4 actions qui dépasseront vos attentes et 12-13 qui obtiendront vos objectifs que vous vous étiez fixé.

Les autres? Débarrassez-vous en! Sans remord.

Ce ne sera pas nécessairement parce que vous avez mal évalué ces compagnies mais plus souvent qu'autrement à cause d'éléments hors de votre contrôle (scandale financier, marché qui change subitement, désastre, etc) qui viendront détruire vos attentes. Par contre, ce sera à vous de voir que ce n'est pas qu'une humeur du marché. Si c'est le cas et que votre analyse confirme votre sélection de conmpagnie, vous pouvez les garder et peut-être même en racheter d'autres.

Tranche de vie: Il y a quelques temps, je me suis débarrassé de mes actions d'une compagnie qui offrait des services de santé aux États-Unis. C'était une compagnie dynamique en pleine croissance qui affichait année après année des BPA intéressants. Puis vint la bombe: le congrès avait lancé une enquête sur cette compagnie qu'elle soupçonnait d'avoir fraudé le gouvernement en rapportant des soins non-prodigués. Dès lors, la compagnie a soumis des bénéfices par action de beaucoup inférieurs aux attentes... J'ai vendu.




"Vous n'avez ni tort ni raison parce que la foule est en désaccord avec vous/ Vous avez raison parce que vos données sont bonnes et que votre raisonnement est juste."
-- Warren Buffett



Type d'analyse de titres boursiers

Si on omet les sacrifices divinatoires et autres "astuces" pour savoir ou investir, les investisseur se divisent essentiellement en deux types d'analyse : analyse technique et analyse fondamentale.
L'analyse technique essaie de prédire les prochains changements de prix d'après les tendances des derniers jours, voire des dernières heures. C'est l'analyse que montre les chaines comme Argent ou CNBC.
Sans vouloir dénigrer l'analyse technique, elle est mieux adaptée aux gens qui aiment investir "le doigt sur la gachette". La portée d'un investissement est entre un plancher et un plafond cible, généralement à court terme. C'est adéquat pour un gain rapide.
 Par exemple, un analyse pourait recommander d'acheter X dès que le prix quitera le prix plancher et de le vendre jusqu'à ce qu'on obtienne unprix plafond. Dès que le prix baissera de façon significative après être resté au même niveau, c'est qu'on aura atteint un prix plafond.


On obtient un profit honorable d'environ 6% ( 3$) en quelques jours. Par contre, son inconvénient est qu'on perd toutes les hausses futures, et ce même peu de temps après... 

L'analyse fondamentale est à la base de l'investissement à long terme. Elle se base sur le postulat qu'une bonne compagnie, en pleine croissance et bien gérée va, tôt ou tard, voir sa valeur boursière réfléter la valeur fondamentale de la compagnie.

Plusieurs personnes qui suivent l'approche de Better Investing ont nommé leur approche comme étant basée sur l'analyse "technomentale" (technique et fondamentale). Premièrement, je déteste ce terme que je le trouve exagéré et deuxièmement parce que je le trouve horrible a prononcer. 

De toute façon, quelle que soit le nom que vous donnez à l'approche Better Investing, l'important est que cette approche soit suivie car elle fonctionne et donne de bons résultats.

Ceci clos notre intermède et nous reprendrons la programmation habituelle dès notre prochain message .



lundi 8 juillet 2013

Croissance - Principe n° 2 — Croissance du bénéfice par action

Précédemment, nous avions dit que l’approche « Better Investing » est basée sur le postulat suivant :

À long terme, 
une hausse des ventes est un facteur qui génère 
une hausse du bénéfice par action qui est, à son tour, un facteur qui génère 
une hausse de la valeur des actions de la compagnie. 
On a regardé les ventes de Buckle puis de celles du Groupe Jean Coutu pour voir si les ventes (la base de toute hausse de valeur des actions) progressaient.

Maintenant, il nous faut examiner la deuxième marche de la croissance.

Principe n° 2 — Croissance du bénéfice par action

Puisqu’une hausse des ventes devrait engendrer une hausse du BPA, on devrait voir une hausse du BPA similaire à celle des ventes.

Regardons Dell.
On notera tout de suite une plus grande irrégularité du bénéfice par action. Par exemple, en 2006, malgré une hausse des ventes, le bénéfice par action a chuté drastiquement. Une autre chute a eu lieu en 2008 malgré le fait que les ventes soient presque identiques à celles de 2007. Finalement, la chute du BPA en 2009 s’explique mal : les ventes ont chuté entre dix et quinze pour cent alors que le BPA chutait de plus de quarante pour cent !
Donc, à tout considérer, même si globalement le bénéfice par action est en hausse, son imprévisibilité est telle que savoir où le BPA sera dans cinq ans est impossible.

Note : Ces différences entre le BPA et les ventes sont très fréquentes dans les premières années d’une compagnie. C’est une autre des raisons qui nous font mettre de côté les compagnies qui ont moins de dix ans. Dans une compagnie plus mature, ces variations sont indicatrices de problèmes sérieux.

Regardons maintenant une compagnie en contrôle de sa croissance : Wal-Mart.
Ici on voit une belle progression régulière, tant des ventes que du BPA, avec une correction entre 2007 et 2010. On peut voir que, malgré les difficultés, la direction a su ajuster son cap et maintenir environ la même croissance. En réalité, le taux d’appréciation du BPA est supérieur à celui des ventes. C’est bon signe, car cela indique que la compagnie a réussi à extraire beaucoup plus de bénéfices qu’auparavant.

Par contre, il faut comprendre que tôt ou tard et, quelle que soit la compagnie, le taux de progression du BPA rejoindra le taux de hausse des ventes. Une compagnie ne peut pas faire toujours plus d’argent indéfiniment sans devoir changer ce qu’elle vend.

Finalement, examinons une (trop) jeune compagnie pleine d’ambition : Tesla Motors.
La jeunesse de la compagnie nous saute aux yeux de plusieurs façons : absence de données de vente et de bénéfice par action avant 2007, augmentation des ventes avec une chute du BPA, comportement erratique des deux facteurs étudiés.

Il est trop tôt pour prédire quoi que ce soit sur la compagnie Tesla.

Donnons-lui le temps de s’installer et nous verrons dans 10 ans si elle mérite notre attention.

Comme le dit Warren Buffet :
Le temps est l’allié des belles entreprises et l’ennemi des médiocres.


Résumé

À ce point-ci, nous avons vu les deux critères pour examiner la croissance d’une compagnie. L’essentiel se trouve dans ce qui a été dit jusqu’à ce point. Comme vous avez pu le constater, c’est relativement simple. Le point à ne pas oublier c’est qu’il faut s’assurer de la hausse et de la régularité des ventes et du bénéfice par action. La valeur de l’action dérive de ces hausses contrôlées.

Dans notre prochain message, nous commencerons à examiner la qualité d’une compagnie.

dimanche 7 juillet 2013

Exercice : Croissance - Principe n° 1 - Croissance des revenus

Et voici quelques graphiques de compagnies variées pour vous habituer.

RAPPEL

Voici quelques points pour commencer :
  1. Rien de ce qui est dit ici ne doit être interprété comme ayant quelconque valeur d’autorité. Je ne vous dis ni de vendre ni d’acheter quoi que ce soit. Je vous donne mes impressions de profane ainsi que ce que j’apprends de BetterInvesting. Point.
  2. Si vous avez un doute sur ce que je semble insinuer ici, écrivez-moi et je publierai un correctif et/ou une explication.
  3. Si vous n’avez plus de doute et êtes convaincu que j’essaie de vous enfirouaper, alors contactez votre poste de police local. Si le service de police ne semble pas vous aider outre mesure, contacter l’Autorité pour connaitre la marche à suivre pour une plainte formelle.
  4. Si le problème subsiste, laissez tomber, aller prendre une marche et/ou une tisane. Ça ne règlera pas le problème, mais ça ne peut pas faire de tort non plus.


Présentation des candidats


Et maintenant, voyons les choix du jour. Cinq compagnies cotées en bourse au Canada ou aux États-Unis.



Candidat n° 1 :
C’est une compagnie de vente au détail. 

Candidat n° 2 :
 La deuxième compagnie est un manufacturier de véhicules récréatifs.

Candidat n° 3 :
Cette compagnie manufacture des produits pharmaceutiques d’origine et génériques. 

Candidat n° 4 :
Celle-là est une chaine de magasins de rénovation domiciliaire.

Candidat n° 5 :
Le dernier candidat œuvre dans l’équipement de télécommunications.

Observations

  • Candidat n° 1 : belle croissance à part en 2009 et 2010. Heureusement, en 2011 la croissance semble se poursuivre comme avant 2009. (CTC = Canadian Tire Corporation)
  • Candidat n° 2 : Même si la croissance semble être positive, elle demeure très modeste. De plus, les ventes sont les plus irrégulières des cinq candidats. (HOG = Harley Davidson)
  • Candidat n° 3 : Très belle croissance, constante. Ventes très minimes. En fait, c’est le candidat avec les plus faibles ventes des cinq candidats. (PLB = Paladin Labs)
  • Candidat n° 4 : belle progression des ventes, mais progression plus modeste depuis quatre ans. (RON = Rona)
  • Candidat n° 5 : mauvais signe, les ventes sont en déclin depuis sept ans à part un soubresaut en 2010. (TLAB = Tellab)




Avez-vous remarqué ces points ? 

Avez-vous fait d’autres observations ? 

Mettez vos observations dans la boite aux commentaires ci-dessous.


Dans le prochain message, on regardera le deuxième point sur la croissance : le bénéfice par action (BPA).

samedi 6 juillet 2013

Croissance - Principe n° 1: Croissance des revenus

Comme on l’a mentionné dans « L’approche BetterInvesting... » du 2 juillet dernier, la règle clé est d’investir « dans des entreprises de qualité en pleine croissance ».

Il est temps de voir ce que ça veut dire.

Croissance

À long terme, 
une hausse des ventes est un facteur qui génère 
une hausse du bénéfice par action qui est, à son tour, un facteur qui génère 
une hausse de la valeur des actions de la compagnie. 
Le premier point est donc de s’assurer que la compagnie a une hausse des ventes.

Avant tout, afin de pouvoir examiner une tendance dans une compagnie, la compagnie doit avoir un historique d’importance. Si ma compagnie existe depuis deux ans, vous serez d’accord que deux ans ne sont nullement garants des prochains vingt ans ! Souvent, les premières années, des frais additionnels viennent « plomber » la performance de la compagnie ; la compagnie étant inconnue, les ventes ne suivent pas... bref, les premières années ne sont presque jamais représentatives de l’avenir.

Il est recommandé de considérer les dix dernières années. Si l’on se sent aventureux, on peut regarder des compagnies plus jeunes, mais toujours au moins les cinq dernières années.

Principe n° 1 — Croissance des revenus

Prenons une compagnie : Buckle. (Buckle est une chaine de magasins de vêtements avec 431 succursales dans 43 états.)

Voici leurs ventes pour les 10 dernières années. (Rappel : Ventes et Revenus sont deux mots interchangeables.)

Nous voyons une progression sauf en 2002. Depuis, la progression semble être bien régulière.

Deux moyens s’offrent à nous pour évaluer leur croissance : calculer le pourcentage de variation année après année ou mettre ces chiffres sur un graphique et examiner visuellement ce graphique.





Nous voyons maintenant que la progression des ventes a été lente de 2001 à 2007 avant de prendre de la vitesse de 2007 à 2009 avant de sembler ralentir entre 2009 et 2011.

Évidemment, ce graphique présente une forte lacune : on ne peut pas voir la régularité dans la progression.


Si on calcule qu’on 20 % de plus qu’en 2001, on a :
398 * 1,20 = 477 (légèrement au-dessus du point actuel).
Par contre, le même 20 % de plus qu’en 2011 nous donne :
950 * 1,20 = 1140 (nettement au-dessus du point pour 2011).

La solution, utiliser une échelle logarithmique pour les graphiques.


Reprenons le graphique des ventes de la compagnie Buckle, mais cette fois-ci en utilisant une échelle logarithmique.

Si on trace une ligne de tendance (trend dans Excel ou Google Doc), on obtient le graphique suivant :

La tendance nous semble être une tendance à la hausse relativement prévisible. On peut donc extrapoler dans à vue d’œil les ventes que la compagnie pourrait faire d’ici cinq ans.

Par conséquent, on peut conclure que la compagnie semblerait être en pleine croissance de revenus. De plus, la croissance semble être intéressante. En effet, plus la pente est positive (vers le haut) plus la croissance devrait être positive.

À titre de comparaison, voici le graphique de Groupe Jean Coutu :
Sans être franchement désastreux (on assiste depuis 2008 à une reprise des ventes), je préfère poursuivre l’examen de Buckle plutôt  que Jean Coutu. Nous reconsidèrerons Jean Coutu dans 3 à 5 ans. Si la reprise des ventes se confirme, notre jugement devrait changer à son égard.

Résumé

Les revenus doivent croître pour que le bénéfice par action croisse et augmente à son tour la valeur de la compagnie.
Une croissance régulière montre une croissance organique, générée généralement par ce que la compagnie produit.
Une croissance irrégulière montre des problèmes opérationnels de la compagnie et peut démontrer son incapacité à répondre à la demande et à suivre sa clientèle.

Dans mon prochain message, vous aurez quelques graphiques de compagnie et vous me direz quelle compagnie nous devrions examiner plus en avant.